mercredi 20 août 2014

Une heure après Minuit.


Tarragone-Catalogne-Espagne. Musée de la cathédrale.



Une heure après minuit sommeille ;
Voyez, voyez mon désarroi
Mais Vous le savez bien je crois ;
La ville dort et moi je veille.

Je veille et je voudrais prier.
Ma Mère, quelle fantaisie,
Prier jusqu’à l’aube transie,
C’est peut-être Vous contrarier ?

Une heure, ce n’est pas une heure
Où l’on doit venir déranger
Si ce n’est en cas de danger
Ou de péril en la demeure !

Mais peut-être après tout qu’il y a
Car tout le jour je Vous oublie,
Pour tous ces soucis qui me lient
J’oublie ce que Dieu me confia.

J’oublie l’amour et la confiance,
L’espérance que je Vous dois
Et ce que sur le bout des doigts
Je savais de Votre patience.

Et peut-être bien qu’il y a
Sous cela quelque manigance
De celui-ci qui, sans nuances,
Voudrait que l’on Vous oubliât.

Alors puisque aussi bien je veille
Je crois que je m'en vais aller
Auprès de Vous pour Vous parler
Comme mon cœur me le conseille.

Et sûrement Vous en rirez
Si ce n'est là qu'une fadaise;
Si ce ne l'est pas, ce malaise,
D'un seul mot Vous m'en sauverez.

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