lundi 27 mai 2013

Le Mendiant.



Comme un mendiant à la porte de l'aube...

Je suis assis à contempler le ciel
Et ce lointain pays immatériel
Que le chatoiement de l'or illumine.
Partout le paix et la splendeur divine
Baignent le jour de leur sérénité
Et leur douceur parle d'éternité.
C'est un bonheur immense, auquel j'aspire
Mais ce que je ressens je ne peux le décrire,
C'est merveilleux à vous serrer le coeur
Et à mes yeux je sens monter les pleurs
Tant tout cela me comble et me dépasse.
Moi qui priais, à genoux, à ma place,
M'imaginant que j'étais bon croyant,
Je ne suis rien qu'un malheureux mendiant.
Ici j'attends, là-bas le jour se lève,
Il s'en faut que pour moi la nuit s'achève
Puisque je dois, de la gaieté au deuil,
Pour vivre encore, demeurer sur le seuil.

Comme un mendiant à la porte de l'aube...

                ***



samedi 25 mai 2013

L'Heure Calme.







C'est l'heure calme où la nuit tombe
Sur ce chemin ou le jour meurt,
La lumière est toute douceur
De la colline et de la combe
Au long des rives de l'étang
Où s'endort un reflet d'opale.
Sur la broussaille au bord du champ
Comme sur les forêts d'or pâle
Avant la nuit, s'étend la paix
Mélancolique mais sereine,
Une promesse où tout se tait
Pour aimer, oubliant sa peine,
A travers Vous et en tous lieux
Très Sainte Mère, Auguste Reine,
L'œuvre du Seigneur, notre Dieu
Dans sa magnificence pleine.

***                                             Extrait de "Stances Mariales."

La Règle de Saint-Benoît.



Saint Pierre le Jeune. Strasbourg.
 
 
 
Demeurez humbles dans l'amour,
Attachez-vous à la patience.
Si vous voulez sauver vos jours,
Tenez votre coeur en silence
Dans toutes les contrariétés,
Dans les circonstances pénibles,
L'injustice ou l'iniquité.
Qu'il y demeure irréductible
Sans se plaindre ni reculer,
Sans que jamais rien ne l'étonne,
Sans jamais craindre ni trembler,
Et sans que la paix l'abandonne.
Quand ses jours seront achevés,
L'Ecriture  vous le rappelle,
Celui-là seul sera sauvé
Qui sera demeuré fidèle.
 
              ***               
 Variation sur: "Participe par la patience aux souffrances du Christ" dans "Le Rosaire. Textes de Saint-Benoît." Monastère de Chambarand. 38940 Roybon.
 
 
 

mercredi 22 mai 2013

Bientôt l'Hiver...








Le ciel est lourd - moins que mon coeur
Qui se souvient du temps qui passe -
Il y pleut moins qu'il n'est de pleurs
En mon âme dont les jours chassent
Les derniers rêves d'insouciance
Comme en tout automne le vent
Arrache aux arbres somnolents
L'or qui faisait leur opulence.

Ma Sainte Mère entendez-moi,
Moi, pour qui ne reste je pense
A l'annonce de l'hiver froid,
Guère de blé ou de semences
Cachés au grenier d'abondance;
J'égrène un chapelet de buis
Fait de mes jours, fait de mes nuits
Au collier de mon existence.

                ***                                     Extrait du "Psautier de Strasbourg".

Les Moines.



Couvent de la Haye-aux-Bonshommes. Avrillé.

Voici l'heure où le soir approche,
Venez prier redit la cloche
Sous la voûte qui s'assombrit.
Déjà tous les moines ont pris
Leur place à l'office de None
Dont les premiers versets résonnent
Dans la paisible succession
De leur immuable scansion,
Se répondant en alternance
Dans le choeur où l'ombre s'avance.
Seigneur au long de ce chemin,
Pour que nos jours soient sans déclin,
Accordez-nous Votre lumière,
Seigneur, exaucez nos prières,
Force et Soutien de l'univers,
Que notre coeur soit sans hiver,
Que notre âme soit sans faiblesse,
Puissions nous observer sans cesse
Tout ce que Vous nous avez dit
Et mériter le paradis.

          ***

lundi 20 mai 2013

A la Fin du Jour.



Musée de l'oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.
 
Avant que finisse le jour,
Nos voix vers Vous, Seigneur, s'élèvent
Et nous supplions Votre amour
Qu'il daigne nous garder des rêves
Sombres qui naissent de la nuit,
Du voile perfide des songes
Que tisse pour tromper celui
Qui ne connaît que le mensonge.
Accordez-nous de rester purs
D'esprit, de corps et d'âme
Et daignez protéger ces murs
De la tempête et de la flamme.
           
                ***
Variation sur l'hymne de Complies "Te lucis ante terminum". Psautier monastique.
 
Musée de l'oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.

Pour Vous.



Musée de l'oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.

Sainte Mère de Dieu,
J'ai fait pour Vous ces rimes
Et je sais bien que c'est très peu.
Je les aurais voulues sublimes,
Elles trompent mes voeux.

Pardonnez-le pourtant
A qui Vous les dédie,
Il a mis son coeur dans ce chant
Dont chaque mot Vous remercie
Et Vous bénit autant.

Pour ces moments de paix
Sous Votre sauvegarde,
Pour tout ce que Vous avez fait
Pour moi et ceux que je regarde
Comme ceux qui m'aimaient,

Pour tout ce qui s'achève
Et pour tout ce qui vient
Et pour Votre amour qui m'enlève
A la nature qui me tient
Lié au geste d'Eve,

Et pour cette espérance
Et l'invincible paix
Au coeur même de mes souffrances
Et pour mon âme qui renaît
Et qui vers Vous s'élance.

              ***

dimanche 19 mai 2013

La Tribulation.



Musée de l'oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.

Auprès des miens ou dans l'errance,
Au terme ou au commencement,
Dans la tristesse ou l'espérance,
En me couchant, en me levant,

Dans la parole ou le silence,
Dans l'éternité ou l'instant,
Dans la présence ou dans l'absence,
Dans le mauvais ou le beau temps,

Dans la fortune ou la misère,
La maladie ou la santé,
Dans l'heure allègre ou l'heure amère,
La prison ou la liberté,

Dans l'achèvement ou l'attente,
Dans la souffrance ou dans la paix,
Dans la montée ou la descente,
La certitude ou le regret,

Dans la beauté ou la laideur,
Dans le bonheur ou le malheur,
Dans l'âpreté ou la douceur
Mais toujours avec Vous, Seigneur!
              
                 ***

L'Eglise.



Musée de l'oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.


Je suis l'Eglise, où Dieu s'est fait présent,
Je suis restée ce que j'étais naguère
Et je n'ai pas à suivre au fil du temps,
Toujours changeant, les modes passagères;
Souvenez-vous, le Christ est mon époux,
Enfants, et ma mère est l'Immaculée.
"Je suis humble de cœur et je suis doux,"
Dit le Seigneur, aux âmes désolées,
"Venez à moi car mon joug est léger."
Combien ces mots étaient bons à entendre...
Et j'ai transmis cela sans le changer
Que vingt siècles déjà ont su comprendre.
Je ne suis pas au goût de vos désirs,
Vous protestez, vous criez au scandale ?
J'existe pour guider et pour unir,
Garder, c'est là ma tâche principale,
Garder d'abord l'enseignement de Dieu,
Ma loi, enfants, ce n'est que Sa parole,
Ecoutez la si vous cherchez les cieux,
Sachez que tout le reste au vent s'envole.

                     ***      

Musée de l'Oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.

jeudi 16 mai 2013

Embraser.





"Je suis venu - dit le Seigneur -
Apporter le feu sur la terre."
Ce feu de son amour, naguère,
Brûlait en d'innombrables coeurs...

Aujourd'hui la forêt des âmes
S'est accrue démesurément
Mais peu d'arbres en ce moment
Rêvent de s'offrir à sa flamme.

De jeunes pousses en vieux troncs,
C'est toujours le même murmure:
"Comment étendre ma ramure,
Grossir ma souche, hausser mon front ?"

Chêne ou brindille, le temps passe,
Les plus grands font le plus de bruit
Mais pas un pour porter du fruit
Alors que leur été s'efface.

Déjà la sève ralentit,
Déjà les feuilles racornissent,
Déjà les forêts se ternissent,
Déjà l'horizon s'assombrit.

Quand le bois sèche, on le ramasse
Car s'il ne sert pas à brûler
C'est de bois mort qu'il faut parler
Qui pourrit lentement sur place...

                   ***



Texte crée sur  "Je suis venu mettre le feu sur la terre" (Luc.12, 49) et des paroles du Père Maximilien KOLBE: "Il ne suffit pas que le feu ait en lui-même la possibilité de brûlet et que le bois soit sec, mais il est indispensable de rapprocher le bois du feu" extrait de "Le Rosaire". Textes du Père KOLBE. Monastère de Chambarand. 38940 Roybon.

mercredi 15 mai 2013

La Prière.



Saint-Thomas. Strasbourg.


Prier n'est pas si difficile,
Bien moins que vous ne le pensez,
Quoique l'on peine pour chasser
Au loin les songes inutiles,

Qu'on peine à se mettre à genoux,
A trouver les mots qui conviennent.
Peu à peu certains vous retiennent,
Le trouble s'éloigne de vous,

Vous découvrez qu'en vous s'installe
Et grandit lentement la paix
Où toute âme se reconnaît
Une existence immémoriale.

Elevez votre coeur aux cieux,
Prier fait renaître le monde,
La prière, en grâces, féconde,
Elle-même est un don de Dieu.

                   ***

Cathédrale de Strasbourg. Saint-Etienne.
 
 
Sur une phrase d'une lettre du Père Maximilien KOLBE: "La prière fait renaître le monde". Lettre du 10.09.1940 tirée de "Le Rosaire". Textes du Père KOLBE. Monastère de Chambarand. 38940 Roybon.

D'Orgueil et de Poussière.



Portail Saint-Laurent. Cathédrale de Strasbourg.

Le chemin qu'on fait sur la terre
Va de contrariétés en croix
Ainsi qu'il fut du Christ et Roi
Qui pour nous les connut naguère.

Il est dur de les accepter,
De ne pas chercher de vengeance
Et d'avoir pour seule espérance
De gagner en humilité,

D'accueillir jusqu'à l'injustice
Sans désir de se révolter...
Seigneur, comme ma volonté
Et mon coeur y sont peu propices.

Il m'est dur, car mon âme est fière,
De dépouiller l'orgueil mondain,
De m'habituer aux dédains,
De ne me savoir que poussière.

Je suis, à l'opposé des saints,
Un homme à la nuque bien raide
Et je Vous demande Votre aide
Pour accomplir Votre dessein.

                ***


Saint-Pierre le Jeune. Strasbourg.

lundi 13 mai 2013

La Résurrection.





Le Maître enseveli, nous étions dans la peine;
Le monde triomphait et se moquait de nous:
Naïfs pour quelques uns et impies pour beaucoup,
Disciples malheureux d'une espérance vaine.

Avions-nous donc rêvé la puissance des mots,
Et la force du verbe où naissait ce prodige
D'un amour infini qui donnait le vertige
A nos coeurs trop étroits pour le suivre aussitôt ?

Notre âme nous pesait dans la nuit du calvaire
Et que nous restait-il du soleil de la Foi ?
Un regret térébrant et l'écho d'une voix;
Chacun portait son poids et préferait se taire.

Puis sur Jérusalem une aube reparut
Et trois femmes parties au tombeau, dans la peine,
Revinrent en riant, criant à perdre haleine:
"Le sépulcre est désert, le Maître est revenu !"

                           ***

Aux Désunis.



Le Tentateur. Portail de la cathédrale de Strasbourg.
 
Pour tous ceux qui ne s'aiment plus
Et pour tous ceux qui sont déçus,
Qu'ils croient ou bien qu'ils ne croient guère,
Je Vous supplierai, Sainte Mère.
Me trouverez-vous importun,
Moi, qui dans un âge défunt,
Ai goûté la même misère,
De vous adresser ma prière ?
Daignez ouvrir, Sainte Marie,
Autant leurs yeux, je Vous en prie,
Que le plus profond de leurs coeurs
Où s'est exilé leur bonheur.
Qui fut d'abord une promesse,
Lassée quand les soucis vous pressent:
Qu'ils l'exhument de leur oubli,
Puis tout cet avenir qu'on lit
Dans cet effort sans esclavage
D'une espérance et d'un partage,
Tout ce qui ne demande, en eux,
Qu'à vivre. Il suffit de si peu.
Mère, voilà pourquoi je plaide,
Daignez leur accorder Votre aide
Et ils revivront cet amour
Qui les a unis pour toujours.
 
             ***
 

Ombre portée. Cathédrale de Sens.

vendredi 10 mai 2013

Au Coucher du Soleil.



Salut Ô Reine très clémente
A cette heure où le jour s'enfuit,
Paix à l'âme dans la tourmente
Et calme au long de cette nuit.

Salut à Vous, Reine Très Pieuse,
Aux dernières lueurs du jour,
En ces paroles religieuses
Qui Vous redisent notre amour,

Qui Vous redisent notre flamme
Et la tristesse de l'exil
Si loin de Vous, ô Notre-Dame;
Miséricorde, ainsi soit-il !

Que nos voix s'élèvent dociles
Au milieu des ombres du soir,
Pour dire en ces strophes tranquilles,
Notre désir et notre espoir.

               ***                                Extrait du "Psautier de Strasbourg".

Strasbourg. Canal des faux-remparts.



Sur le Psaume 119.


Au milieu d'ennemis perfides,
Je me tourne vers Vous, Seigneur,
Ces menteurs ont le coeur avide
De perdre Votre serviteur;
Seigneur, c'est vers Vous que je crie,
Délivrez-moi de leur iniquité !
Ils m'assaillent et je Vous prie,
Ils m'entourent de tous côtés
Afin de me faire la guerre
Car ces gens haïssent la paix.
Seigneur, quel sera leur salaire ?
Pour moi, je suis ce qui Vous plaît
Et je marche dans l'innocence,
Mon coeur est pacifique et doux,
Gardez-moi de ceux qui m'offensent
Car j'ai mis mon espoir en Vous.

                  ***

Chapelle Sainte-Noyale. Noyal. Morbihan.


En Chemin.



Paray-le-Monial. - Le porche.

A l'orée de la route, à l'orée du chemin,
La première dizaine et le premier mystère,
Pour les âmes des morts, allez à bonne fin,
C'est le mois de novembre et c'est votre prière.

C'est le second mystère et j'offre celui-là,
Dans l'absence qui dure, au coeur de mon aimée,
Puissé-je la revoir, je marche d'un bon pas,
Avant que d'en venir au terme de l'année.

Le troisième mystère et le milieu du jour,
Sainte Mère, pour moi, mes fautes innombrables,
Mes doutes, mon orgueil et mon manque d'amour,
Ayez pitié de moi qui suis si misérable.

Voici l'après-midi, le quatrième vient,
C'est pour vous mes enfants que ces mots se récitent,
Sainte Mère de Dieu, daignez faire leur bien,
Vous qui fîtes celui d'un père sans mérite.

A la tombée du soir, le cinquième et dernier,
Après le poids du jour, un soupir d'espérance,
Ma Mère bien aimée, bénissez mon foyer
Et daignez mettre un terme à cette longue errance.

                           ***


Extrait du "Psautier de Strasbourg."

mardi 7 mai 2013

Dans la Tribulation.



Saint-Guillaume. - Strasbourg.

"En toute affaire contre vous
Ne vous avisez pas de feindre,
Injuste ou juste et peu ou prou,
Laissez la colère s'éteindre
Et réfrénez vos jugements.
Méprisez le glaive et la corde
Qui sont d'injustes châtiments,
N'alimentez pas la discorde.
Mais demandez la grâce à Dieu
D'avoir une âme pitoyable,
Un coeur qui fasse de son mieux
Et des mains qui soient secourables."

Sainte Mère, que j'en suis loin
Et peut-être même incapable,
En mon âme il est des recoins
De violence et d'orgueil coupables.
En mon coeur sommeille un brasier
D'amour propre et de certitude,
Dans ses gestes, dans ses courriers,
Combien ma main peut-être rude.
Très Sainte Mère, c'est à Vous
Que je viens demander de l'aide
Pour qu'en ma nature le loup
Enfin à la brebis le cède.

               ***

Note: la première partie de ce texte est inspirée par l'Hymne "Rector potens, verax Deus..." de l'office hebdomadaire de Sexte (psautier monastique).

lundi 6 mai 2013

Chapelet.



 


Cathédrale Saint-Etienne. Sens.

 
Mon pas, un pas de promenade,
Ce soir égrène un chapelet,
Mère, c’est un peu mon aubade
Car Vous en aimez les couplets.
 
C’est un crépuscule d’octobre
Encore empreint de la douceur
Des jours de paix, tranquille et sobre,
Et je Vous prie avec ferveur.
 
De rue en rue, une dizaine
Et la grâce de méditer
Au rythme des mots qui s’enchaînent,
Au rythme des pas sans compter.
 
Mère de Dieu, ma Sainte Mère,
Le soir s’en vient sur la cité
Où je poursuis cette prière
Que peut-être Vous écoutez
 
Et je la dis pour ceux que j’aime,
Pour ceux qui sont et ne sont plus
Et pour l’Espérance elle-même
Car aucun amour n’est perdu.

             ***
 
Eglise du couvent Dominicain de la Haye aux Bonshommes. -  Avrillé. -  Maine et Loire.
 

dimanche 5 mai 2013

Prière des Quatre Saisons.



Rodez. - Soleil levant.


Aux jours flamboyants de l'automne
Que leur gloire précieuse étonne,
Sur les chemins d'hiver où le jour meurt,
Venez ! Venez, adorons le Seigneur !
Quand la brise renaît aux prés
Où les primevères frissonnent,
Quand les bois d'ombre calfeutrés
A la lumière s'abandonnent,
Quand mûrit l'or de la moisson,
Des aubes aux heures légères,
Aux plus longs soirs de la saison,
Quand la nuit se fait passagère,
Quand midi n'est plus que chaleur
Au plus joyeux de notre cœur,
Où les plus beaux mois nous disposent,
Pour tant encore et toutes choses,
Venez ! Venez, adorons le Seigneur !
                  ***
Annonciation. - Cathédrale de Rodez.


samedi 4 mai 2013

Au cas où...



Christ aux liens. Eglise Notre-Dame. Montluçon.


Serais-tu même aux termes de ce monde,
            Au plus profond des ténèbres profondes,
            Abandonné loin du moindre sentier,
            Seul, de chacun et de tous oublié,

            Connaîtrais-tu l’heure la plus amère,
            Le pire deuil, la plus grande misère,
            Et l’injustice et le pire abandon,
            L’ignominie avec la trahison,

            Rappelle-toi du fond de ta détresse,
            En cet instant où le besoin te presse
            Que l’on n’invoque pas le Christ en vain
            Puis cela fait, aie confiance en demain.


                                   ***                             Extrait du « Psautier de Strasbourg ».

Prier.



Musée de l'Oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.
 
 

C'est dans ce monde qui connaît
Le désespoir et la tristesse,
La confusion et la détresse
Que nous vivons et, je le sais,
Souvent les jours sont difficiles,
Les efforts semblent inutiles
Et la volonté se défait.
Vous direz ma Foi dérisoire,
La jugerez d'un autre temps,
Beaucoup, sans doute, mécontents,
Me blâmeront tout haut d'y croire.
Mais ce sont des chemins de paix
Que les chemins de la prière,
Qu'importe la pente ou l'ornière,
La crainte d'un coeur imparfait,
Qu'importe l'ironie des "sages",
Qu'importe tous les quolibets
Des "savants", ils sont sans effet,
Qu'importe même les outrages,
Puisque je puis, puisque je sais,
En Vous suivant Très Sainte Mère,
Trouver chaque jour sur la terre,
L'amour où Dieu se reconnaît.

                   ***



 
 
 

vendredi 3 mai 2013

Demande.



A St. Malo.


Sainte Vierge Marie, ma protectrice,
J’ai fait un long voyage et dès demain
Je poursuivrai, comme tout pèlerin,
Vers Votre Fils, ma route expiatrice.

Ai-je assez maugréé… - c’est ma façon -,
Vous le savez, Dame de mes prières,
A chaque pas, je fais mille manières
Et je me plains bien plus que de raison.

A reculons parfois ou sans constance,
Très lentement mais pas à contrecœur,
Faisant le moins en rêvant du meilleur,
Je nourris cet espoir que je m’avance.

C’est la grâce qu’à Vous qui me voyez
Et me connaissez bien, je Vous demande :
Dans le cœur une foi toujours plus grande,
Plus d’endurance et d’amour pour prier.

                ***                                                             (Extrait de "Notre-Dame de Pitié")

Prière-Rondeau.


Château de Chenonceaux.

 
Dans la peine et dans la douleur,
Dans la malchance et le malheur
N’étiez-Vous pas toujours présente,
Miséricordieuse et clémente ?
Et nous avons marché sans peur
Parfois même un sourire au cœur.

Nous avons avancé songeur,
A l’ombre de Votre grandeur,
Dans les ennuis, dans la tourmente,
Dans la peine.

Nous qui n’étions guère marcheur,
En dépit de nos pesanteurs
Pour suivre Votre flamme ardente
Nous avons remonté la pente,
Trouvant près de Vous du bonheur
Dans la peine.

 
            ***                                                       (Extrait de "Notre-Dame de Pitié")


jeudi 2 mai 2013

En Souvenir.



Quand les ennuis s’accumulèrent,
Jour après jour et sans répit,
La force fit place au dépit,
La joie et l’insouciance s’en allèrent.

Mes amis m’offrirent leur aide
Mais il s’en faut qu’elle ait suffi ;
Chaque instant portait un nouveau défi,
Je marchai sur la corde raide.

Je ne trouvais pour seul soutien
Que les mots simples des prières
Que je Vous adressais, ma Mère,
Le reste ne servait à rien.

Vous étiez, ô Mère de Dieu,
Mon bonheur et mon espérance :
Je Vous priais dans ma souffrance,
Puissé-je, en paix, Vous prier mieux.

                 ***     
 
 
            

Prière pour une Amie.



Le "Chrit de Wissembourg". Musée de l'Oeuvre Notre-Dame. - Strasbourg.
 
 

Je suis inquiet, j’écris pour toi
Des mots qui n’ont d’autre puissance
Que celle du cœur et ma Foi
Vient y ajouter l’Espérance.

 Puisse l’épreuve s’écarter
De ton chemin. Puisse la joie
Régner en toute liberté
Chez toi et te montrer la voie.

 Puisses-tu vivre de bonheur,
D’amour, de paix et d’insouciance,
Des jours sans mal, des nuits sans peur,
Une longue et belle existence.

 C’est le souhait de ton ami,
Lequel, pour et malgré toi, prie
De te garder et lui aussi,
La Très Sainte Vierge Marie.

            ***

Une Abbaye.





Le brouillard traîne au bord des routes
D'un hiver long à déloger,
Un hiver de peine et de doutes,
Sainte Mère des affligés,
Un hiver où les aubes pâles,
Près des ruisseaux tremblent de froid.
Voici la coupe baptismale,
La claire flamme de la Foi,
Aux piliers romans de l'église,
L'ombre où les chants montent vers Vous
Et la nef où l'âme s'avise
Que Votre amour surmonte tout,
La pierre rude du dallage
Où faire fondre avec ferveur
L'hiver pesant de notre coeur
Et changer la peur en courage.

               ***

Portail de l'abbaye bénédictine de Bellaigues. - Allier.

mercredi 1 mai 2013

Piéta.

                                                    Eglise Saint-Pierre. Montluçon. Vierge de Pitié, début XVIè siècle.





Le supplice est fini, Jésus n'est plus qu'un corps
Qu'il faut ensevelir sous la pierre des morts.
Que Votre coeur est triste où tant d'amour abonde,
Vous pleurez Votre fils, la Lumière du monde.

Mais c'est l'obscurité que le monde connaît...
Vous pleurez Votre fils et toute mère sait
Ce que ces pauvres mots contiennent de souffrance
Pour Vous à cet instant, Mère de l'Espérance.

En ce vendredi soir que d'autres vont fêter,
Il ne Vous reste plus, Mère, qu'à Le quitter;
On va coucher Jésus dans un tombeau tout proche
Et clore celui-ci d'une pesante roche.

Anne et Caïphe après qu'on L'ait bien enterré
Vont au temple, ce soir, doublement célébrer
Et de ses compagnons qui pleurent sur leurs doutes
Pas un pour distinguer le Seigneur sur Sa route.

                                  ***