samedi 15 juin 2013

Florilège.



Tous les textes ci-dessous proviennent du blog « Strasbourg en poésie » http://strasbourgenpoesie.blogspot.fr/

 
Dimanche des Rameaux.
Voici l'Oint du Seigneur chevauchant une ânesse
Qui dans Jérusalem voit la foule en liesse
L'accueillir à grands cris en ce jour des Rameaux
Car elle croit qu'Il vient pour guérir tous ses maux,
Régner sur Israël, un peuple à nouveau libre,
Qu'Il vient pour l'exalter, pour diriger et vivre.
Mais le Christ est venu pour bien plus que cela
Et la foule, à cinq jours de ce très beau jour là,
Ne l'ayant pas compris et furieuse et déçue
D'avoir pour rien porté cet Homme jusqu'aux nues,
Répondant à Pilate, enverra par son choix,
Barrabas dans le monde et Jésus sur la croix.

                        ***
 
Château de Villandry.



Carême Prenant.

Mon frère, il monte une rumeur du monde,
Un rire ancien, un sarcasme de feu...
Frère, tais-toi, la prière est féconde,
Où nous allons le monde importe peu.

Ne pense plus qu'à ce temps de Carême,
Monte au Calvaire et montes y tout droit,
Qui cherches-tu si ce n'est Dieu Lui-même ?
Laisse ta crainte et regarde la Croix:

Le Seigneur c'est l'Amour immense
Qui se donne à qui le reçoit,
La grande paix de l'Espérance
Et c'est la grâce de la Foi.

Contre l'envie et la colère
Entends ce murmure incessant,
Mon frère, c'est notre prière
Et c'est un murmure puissant.

                               ***

 Abbaye du Mont Saint-Michel.

 
Frère Ange (compagnon de St. François d’Assise).

Voici, je m'appelle Ange et j'ai suivi François,
Et j'ai vu son amour et j'ai vu sa misère,
Je me suis enivré de la même prière
Et n'ai pas regretté, fusse un instant, mon choix.

Pauvre ainsi que le fut le Seigneur sur Sa croix,
Je fus un moine heureux près du saint qui naguère
Se dépouilla de tout, non pas pour vivre austère,
Mais pauvre sur la terre où les pauvres sont rois.

Je ne possède rien, pas même la mémoire
De ce père béni dont certains se font gloire
Et dont le souvenir en mille endroits se vend.

C'est dessus le marais qu'était la Portioncule
Et le monde triomphe et le marais s'étend;
Ange est un grand vieillard parfois bien ridicule...

 (La « Portioncule est une petite église restaurée par François et ses compagnons au début de leur ordre.)

                               ***

Solvet Saeclum. Danse Macabre.

Avez-vous vu sur l'horizon
Se lever une aube si noire
Que l'espoir semble sans raison
Et la prière dérisoire ?

Entendez-vous au loin ces pleurs,
Ces lamentations et ces plaintes ?
Un monde hurle sa douleur
Sous la plus implacable étreinte.

Voyez-vous se dresser là-bas,
Souriantes aux heures amères
Et la faux pendue à son bras,
La Mort aux haillons de misère ?

Dansez abbés, dansez marchands,
Dansez vous tous, grands de ce monde,
Dansez bourgeois et paysans,
Elle vous invite à la ronde.

Adieu plaisirs, adieu beauté,
Adieu pouvoir, adieu richesses,
Chacun meurt en égalité
Dans la peine et dans la tristesse.

Venez danser petits et grands,
Jeunes et vieux, hommes et femmes
Sur fond de ciel noir et de flammes,
Venez danser votre tourment.

                        ***
 
 
Saint-Malo.
 

Notre-Dame de Strasbourg.

Clocher de Notre Dame
Aux feuillages de gré
D'où monte un chant sacré
Qui sans fin Vous acclame,

Qu'il fait froid ce matin
Dans la mélancolie,
Dans la monotonie
D'un automne sans fin.

Personne dans les rues
Dans ce jour indistinct
Où le ciel gris déteint
Sur l'ombre des statues.

Il est un océan
De solitude lasse
Au bord de chaque place,
Rêver est malséant

Et c'est un lourd bagage
Pour les cœurs pèlerins
Que cet espoir sans frein
Et le poids de cet âge.

Vous qui nous accueillez
Sous cette haute voûte
Nos fautes nous dégoûtent
Et Vous nous souriez...

                        ***

 

Stabat Mater Dolorosa.

Devant Son fils mourant, le Vierge douloureuse
Se tenait sans faiblir ni douter de la Foi
Et se confiait en Dieu à l'ombre de la croix,
Devant son fils mourant d'une mort miséreuse.

Et la nuit qui tombait semblait si ténébreuse
Et le monde si vide et le chemin étroit
Que Jean, La soutenant, tremblait même de froid
De douleur et de peine et de craintes affreuses.

Les disciples enfuis avant même Sa mort,
Ne croyaient plus en rien et maudissaient le sort,
Marie seule espérait contre toute évidence.

Dieu dormait au sépulcre et les juifs à Sion,
Au fond du temple obscur régnait un lourd silence
Et l'heure s'approchait de la résurrection.

 
                        ***
 
 
 

Château de Villandry.
 

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